Et s’il était possible d’établir un dialogue avec le corps, pour identifier les sources inconscientes de nos déséquilibres ? Telle est l’approche de la kinésiologie.
Mon analyse géobiologique m'amène à repérer autant les zones perturbantes que celles qui sont bénéfiques pour les habitant du lieu. Pour valider mes recherches j'utilise la kinésiologie. J' exerce une légère pression sur le bras tendu de la personne. Si le tonus musculaire est efficient, le bras ne bouge pas. Sinon, il descend. La sagesse populaire ne s’y est pas trompée : ne dit-on pas, face à une contrariété, que les bras nous en tombent ? Le monde du sport connaît bien, lui aussi, l’impact de l’état émotionnel sur la tonicité. Notre corps est la matérialisation de ce que Freud appelait l’inconscient. La réaction musculaire est une voie d’accès à la base de données extraordinairement riche qu’est l’être humain. »
L’art du test.
Souvenez-vous : il suffit parfois d’entrer dans une pièce, d’y percevoir une odeur ou un objet, pour réveiller un souvenir. Un pont se crée entre ce que vous êtes en train de vivre et ce que vous avez vécu, et même de modifier votre état physique et psychique.
Cet effet on/off du tonus musculaire me sert de mode de dialogue avec les occupants du lieu. Je ne suis pas formé à la kinésiologie mais elle me donne de très bonnes indications fiables dans mon domaine.
Une dimension plus subtile ?
Les influences psychosomatiques et l’apport des médecines énergétiques sont de plus en plus reconnus, participant à légitimer la kinésiologie. Une question demeure pourtant : comment le corps parvient-il à réagir, alors que certains praticiens n’égrainent leurs hypothèses que mentalement ? Sans parole, comment passe l’information ? Comment expliquer aussi qu’à force de pratique, des kinésiologues perçoivent les réponses sans même poser la main sur leur client, par des flashs ou des ressentis ? « Si nous restreignons notre vision de la réalité aux limites de nos 5 sens, nous restons prisonniers d’un voile », estime Jean-Marc Gallien. Toute une gamme de fréquences lumineuses et auditives ne nous échappe-t-elle pas ? Chaque être vivant émet différents champs vibratoires. Le sixième sens pourrait être la capacité à les détecter. »
Le respect d’une éthique.
Là se joue un point essentiel : la qualité d’être. « Tout ce qu’on projette prend une densité dans la réalité de l’autre, rappelle Jean-Marc Gallien. Pour comprendre l’ego de l’autre et éviter que le sien propre n’interfère, le praticien doit avoir mené un travail sur lui-même. » Respecter l’intégrité de la personne, savoir se centrer, se méfier de son mental, de ses idées préconçues – « car si elles sont erronées, elles peuvent devenir des poisons. Lorsqu’on ressent un vide ou un blocage énergétique, par exemple, qui dit qu’il faille l’enlever tout de suite ? La personne a peut-être besoin de cette béquille. N’y a-t-il pas d’autres corrections à réaliser auparavant ? » Le formateur recommande donc de tout valider ou invalider par le test musculaire, même les intuitions, dans un état de disponibilité totale – « je peux alors contacter la réalité de la personne et l’accompagner, sans la teinter de ma présence. »
En jeu : la reconnaissance de la pratique. Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur « les dérives thérapeutiques et sectaires » en 2013, le président de la Fédération française de kinésiologie spécialisée a insisté sur la nécessité d’améliorer l’encadrement de la profession, encore non réglementée. « La durée de formation est pour l’instant de 500 heures. Nous aimerions la faire évoluer vers 2 autres niveaux, de 800 et 1 500 heures », a-t-il indiqué. « Il est précieux de connaître la physiologie du corps et celle du mouvement avant d’entrer dans les dimensions énergétiques, émotionnelles ou spirituelles, estime le Dr Gallien. Plus notre connaissance des problèmes potentiels est complète, plus nous pouvons envisager de les tester et affiner les recherches. »
À chacun, ensuite, d’être circonspect. Sandra Zeltner se méfie ainsi d’une utilisation du test musculaire tous azimuts, comme une béquille à la prise de décision. « Un outil doit être utilisé dans un but précis », dit-elle.
SOURCE : INREES Inexploré n°25 (janvier-mars 2015)