Que manger en hiver ?
Ne pas manger plus, mais différemment : des fibres, des produits gorgés de vitamines C et D et des fruits riches en sodium.
Quand arrivent les premiers frimas, les envies changent. D'instinct, on a tendance à troquer les salades contre une tartiflette bien roborative. « Ce sont des héritages ancestraux, mais nous ne sommes plus au temps des cavernes ; en réalité, nos besoins alimentaires varient peu entre l'été et l'hiver », souligne le Dr Pierre Nys, endocrinologue-nutritionniste. Bien sûr, si l'on subit un froid intense et prolongé, on aura besoin d'un surcroît d'énergie. Mais pour la majorité d'entre nous, nos modes de vie ne nous exposent plus à des conditions extrêmes. Reste une tendance : « Le système métabolique graisseux est davantage orienté vers le stockage », explique le Dr Yann Rougier, médecin spécialiste en neurobiologie et en nutrition (lire ci-contre).
Couplée à ces fameuses envies tenaces, cette tendance contribue à nous orienter vers le gras et le sucré, alors même que les sucres rapides (pâtisseries, pâtes blanches trop cuites...), par exemple, augmentent la production de déchets intracellulaires et gênent le travail des mitochondries, ces éléments de la cellule dont le principal rôle est de produire de l'énergie. En clair, manger gras et sucré nous fatigue. Il faudrait donc plutôt privilégier une alimentation qui comble nos déficits en vitamine D — saumon, sardines, harengs ou... huile de foie de morue pour les plus courageux — et en vitamine C : fruits du genre Citrus (tous les agrumes) et légumes de saison, complétés par des apports en fibres. En effet, la vitamine D, qui facilite l'absorption du calcium et du phosphore, est habituellement synthétisée par la peau grâce aux rayons du soleil. D'où une faible production en hiver. Quant à la vitamine C, qui nourrit les globules blancs et donc renforce le système immunitaire, ses stocks sont rapidement épuisés en hiver.
« Durant les autres saisons, un apport de 120 mg de vitamine C par jour suffit ; en hiver, il faut plutôt viser les 300 mg, en doses fractionnées pour une absorption optimale », recommande le Dr Yann Rougier.
L'aliment phare de l'hiver n'est donc pas la tartiflette mais plutôt la soupe maison. « Elle procure un bon lot d'oligoéléments, des fibres, des vitamines et un apport hydrique », souligne le Dr Pierre Nys.
Manger des bananes en hiver ? Pour affronter le froid et avoir de l'énergie, cela peut a priori sembler judicieux. Mais la banane est gorgée de potassium, elle ouvre les pores et fait transpirer. Elle est aussi l'un des fruits les plus riches en calories. À réserver donc pour l'été, lorsqu'on pratique des sports d'endurance.
La sardine : riche en vitamine D, en calcium, en fer, en oméga 3, elle n'a quasiment que des atouts. condition qu'elle ne baigne pas dans l'huile.
La soupe : légumes, fibres, eau, vitamines... Elle est recommandée en hiver à condition de ne pas la saler outre mesure.
La noisette : tout comme les amandes ou les noix, elle fait partie des fruits d'hiver à consommer sans modération pour ses apports en vitamine E et son index glycémique peu élevé.
Source : Sciences et Avenir - Février 2016 - N° 828
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