Dans des bureaux, les salariés peuvent se plaindre de symptômes qu'ils attribuent à leur environnement de travail. Il s'agit d'un phénomène connu et qui ne doit pas être ignoré le syndrome collectif inexpliqué. Explications, avec Christine David, responsable du pôle risques biologiques de l'INRS.

Qu'est-ce qu'un syndrome collectif inexpliqué?
Christine David. Il arrive que des salariés travaillant dans des bureaux se plaignent de divers symptômes non spécifiques qu'ils attribuent à leur environnement de travail. Ce peut être des symptômes généraux (fatigue, sensation de malaise, maux de tête, nausées, vertiges, difficultés de concentration...), des symptômes cutanés (sécheresse de la peau, rougeurs, démangeaisons...), des symptômes oculaires (sécheresse des yeux, picotements, larmoiement), des symptômes ORL (sécheresse du nez, de la gorge, nez bouché, écoulement nasal, éternuements) ou encore respiratoires (toux, sifflements, difficultés respiratoires...). L'expression de « syndrome collectif inexpliqué » est utilisée quand ces symptômes, qu'on ne peut pas d'emblée expliquer, touchent plusieurs personnes fréquentant un même lieu de vie ou de travail (Dans les années 1970, on désignait cet ensemble de symptômes non spécifiques, survenant au sein d'un collectif d'individus partageant le même lieu de vie ou de travail par le terme de « syndrome des bâtiments malsains »). Ils diminuent après la sortie des locaux incriminés, à l'exception des manifestations cutanées qui disparaissent en général pendant les congés, mais pas pendant les périodes plus courtes comme le week-end. Afin d'aider les différents acteurs et les accompagner dans une démarche de prévention de ce type de phénomène, l'INRS a récemment publié un document intitulé Syndromes collectifs inexpliqués dans les bureaux - Causes potentielles et démarche d'analyse.

Quelles peuvent être les causes de ce syndrome et les solutions?
C. D. Les causes peuvent être multiples et c'est ce qui fait la difficulté de la mise en place de solutions efficaces et pérennes. Si la qualité de l'air intérieur est souvent suspectée d'être à l'origine d'un syndrome collectif inexpliqué, d'autres facteurs peuvent également être mis en cause: l'inconfort thermique, les ambiances sonores, l'éclairage, des contaminants chimiques ou biologiques, des facteurs de risques psychosociaux (RPS), etc. Il est admis que les syndromes inexpliqués résultent de la conjonction ou de l'interaction de plusieurs facteurs. La part de ces facteurs varie d'un cas à l'autre. Au démarrage de l'analyse d'un cas particulier, dans un établissement donné, il est important de ne pas en écarter certains d'emblée. Il faut mettre en œuvre une démarche d'analyse structurée et séquentielle, qui débute par l'écoute des salariés, avant de réaliser éventuellement des analyses métrologiques ou de mettre en place des mesures correctives. L'objectif du document de l'INRS est de guider les responsables en santé et sécurité au travail dans un processus d'analyse de ces plaintes, afin de rechercher leurs causes permettant de mettre en place des mesures de prévention. Il fournit par ailleurs des informations techniques sur les différents facteurs à prendre en compte lors de la démarche.

Qui doit participer à la démarche?
C. D. Dans tous les cas, l'avis du médecin du travail est indispensable afin d'établir un diagnostic, qui peut nécessiter la réalisation d'examens complémentaires. Les services généraux peuvent aussi fournir de précieuses informations sur les caractéristiques du bâtiment, de la ventilation, les travaux réalisés, etc. Et, bien sûr, l'ensemble des acteurs de la prévention des risques professionnels, au sein de l'entreprise et à l'extérieur. Car la métrologie peut aider à objectiver la situation, si l'analyse de la situation n'a pas suffi. Le document que nous avons publié aide à en interpréter les résultats
Et pourquoi ne pas faire appel à un géobiologue ?
Une entreprise, un lieu de travail peut également être analysés sous l'angle de la géobiologie telle que je la pratique.
En quelques lignes :
- En premier lieu l'analyse des perturbations électromagnétiques hautes et basses fréquences s'impose, sans oublier la mesure de la résistivité de la terre électrique et aussi des ondes CPL (type Linky). En cas de perturbation, les corrections s font surtout dans le cadre de la cage de Faraday
- Ensuite le recherche des perturbations cosmo-telluriques et les corrections - harmonisations qui s'imposent.
- Comme tout lieu, une entreprise peut être soumises à des "mémoires" qui peuvent perturber un ou plusieurs collaborateurs. Là encore une harmonisation est possible afin de réduire ou même dissoudre ces perturbations
En savoir plus
Syndromes collectifs inexpliqués dans les bureaux - Causes potentielles et démarche d'analyse. ED 6370, INRS. A télécharger
Source :
Travail et sécurité n° 818 – septembre 2020