A Châtellerault, dans la Vienne, une entreprise a développé une technique pour recycler nos masques chirurgicaux plutôt que de les jeter...
Les masques, ça se recycle ?
Depuis quelques semaines, la société Plaxtil s’est spécialisée dans la transformation et la revalorisation des masques usagés en matière recyclable. « Cette pollution des masques n’est pas une fatalité. Et on peut faire quelque chose de cette matière plutôt que de la jeter, de la laisser traîner, de la brûler. Ce qui me révolte le plus, c’est quand j’entends que c’est pas possible de les recycler. Si, c’est possible ! » Olivier Civil, co-fondateur de Plaxtil, est catégorique. Pour lui, pas de fatalité : il est tout à fait possible de recycler les masques chirurgicaux qui sont arrivés dans nos vies depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
Le masque et la plume
Cinquante millions de masques fabriqués chaque semaine en France... et une avalanche d'incivilités. Dans les rues, sur les plages, dans les rivières, les masques usagés constituent une nouvelle forme de pollution préoccupante. La Fondation Tara Océan en a retrouvé de manière « systématique » dans sept grands fleuves européens, dont la Seine. Au-delà de leur impact sur l'environnement, ils mettent la faune en danger: les cas d'oiseaux retrouvés morts, les pattes entravées par les élastiques, se multiplient. À ce jour, peu de solutions de recyclage existent, si ce n'est chez Plaxtil, une entreprise de la Vienne.
Et dans l'Yonne, l'usine Géochanvre produit des masques biodégradables.
Même si la couleur du masque est assortie au martin-pêcheur, un masque ne le nourrit pas Quant à la mouette, elle fait triste mine...
Une solution pour éviter cette hécatombe
Plaxtil propose de broyer certains masques
Depuis quelques semaines, Plaxtil, sa société, installée à Châtellerault, s’est spécialisée dans la transformation et la revalorisation des masques usagés en matière recyclable. Cela pourrait remplacer, à terme, des matières plastiques. « On fait spécifiquement des objets de protection individuelle contre le Covid-19. Des ouvre-portes, des visières, des attache-masques, plein de choses comme ça. Derrière, on reboucle la boucle entre le masque et l’objet de protection individuelle », détaille Olivier Civil.
Plaxtil propose de broyer certains masques. Le masque est transformé en petites billes grâce à un procédé de transformation qui, ensuite, injecte ces petites billes dans des moules, dans des presses à injection pour faire des objets en plastique. Olivier Civil poursuit : « Pour un masque chirurgical, une fois que l’on a enlevé la barre métallique, il reste trois grammes de matière. C’est un paradoxe de cette matière, ou en tout cas de cette pollution : elle est très visible avec très peu de matière consommée. Pour faire un support de visière, il nous faut une cinquantaine de masques. Il y a évidemment une attention particulière à porter à la décontamination. »
En France, 50 millions de masques jetables sont produits chaque semaine.
La décontamination s'organise comme suit : « On met les masques en quarantaine pendant quatre jours. Personne n’y touche. Ensuite, après le dévissage et une fois que les masques sont broyés, on va les passer sur un tunnel ultraviolet à très forte densité. La matière qu’on aura récoltée sera complètement propre, complètement décontaminée. Il n’y aura plus aucun virus, plus aucun germe, plus rien du tout. »
Les masques sont collectés dans les commerces, les grandes surfaces et les cabinets médicaux de la région. Cette innovation permet actuellement de recycler 10.000 masques jetables par semaine. D'après Olivier Civil, cette solution est quasi unique au monde. L’entreprise prévoit d'offrir les produits réalisés avec les masques recyclés à la mairie de Châtellerault.
Le procédé est pour l’instant tenu secret par l’entreprise, mais l’initiative pourrait se développer en France, où 50 millions de masques jetables sont produits chaque semaine. 14 fois plus en août 2020 qu’en mars 2020. Pour rappel, le gouvernement s’est engagé à produire 100 millions de masques chirurgicaux et FFP2 par semaine d’ici au mois de décembre.
J'ai lu un article où il est fait mention de la possibilité de laver - jusqu'à dix fois - les masques jetables.
Excellente idée sauf que les avis sont totalement partagés : oui ? non? pourquoi pas?.
Pour ma part je reste prudent.
J'ai discuté avec une amie qui a lavé des masques : ils ne tiennent pas dix lavages et de plus ils deviennent très inconfortables au niveau de la "soudure" à la hauteur des élastiques.
Source ça m’intéresse n°476 octobre 2020