Entre les synchronicités et l’Univers, il y a nous qui vivons ces étranges coïncidences. Et si la physique quantique résonnait avec ce qui se passe dans la conscience ?
À quoi le mot « quantique » fait-il référence ?
En 1900, les physiciens pensaient avoir expliqué tous les phénomènes physiques, à l’exception de ce qu’on nomme « le rayonnement du corps noir ». Dans cette expérience, on s’est aperçu que les calculs théoriques de la fréquence de rayonnement d’un corps chauffé à haute température ne correspondaient pas au résultat expérimental. C’est la première fois que les règles classiques de la physique ne fonctionnaient plus. Max Planck posa l’idée qu’une quantité minimale d’énergie – nommée « quantum » – était toujours présente. Le quantum de l’énergie électromagnétique, c’est le photon. On s’est ensuite aperçu que ces quanta n’étaient pas uniquement des ondes ; ils avaient un aspect corpusculaire. D’où ce paradoxe : une particule peut être à la fois un corpuscule, localisé précisément dans l’espace-temps, et une onde. La physique classique repose sur la logique du tiers exclu : c’est l’un ou l’autre, mais pas les deux à la fois. En informatique, par exemple, on est sur du binaire : un ou zéro. La physique quantique introduit la logique du tiers inclus : on peut avoir un et zéro en même temps.
Le psychologue Carl G. Jung et le physicien Wolfgang Pauli, les premiers, y ont vu des similitudes. La psyché, c’est tout ce qui concerne à la fois la conscience, c’est-à-dire le fait que nous nous savons être, à un moment et dans un lieu donnés, et l’inconscient. Prenez les rêves : la logique n’y est pas celle du tiers exclu.
Jung et Pauli ont supposé que les états mentaux inconscients étaient des systèmes quantiques, intégrant le tiers inclus. Le phénomène des synchronicités est venu appuyer leur théorie.
Une synchronicité,
c’est quand un événement extérieur résonne avec un vécu intérieur ; les deux ne sont pas liés par un rapport spatio-temporel de cause à effet, mais par leur signification. Dans la vision classique, la première approche prévaut : si je prends un objet et que je le lâche, il tombe. Son état « par terre » est ultérieur à celui « en l’air ». Et la cause, c’est que je l’ai lâché. Dans les synchronicités, une autre logique domine. Si je pense à quelqu’un et qu’il m’appelle à ce moment-là, ce qui prévaut réside au niveau symbolique.
Dans une synchronicité, le passé, le présent et la potentialité du futur sont réunis dans l’instant présent avec un sens qui les lie. En physique quantique, de multiples expériences montrent que le temps n’existe pas de manière fondamentale, mais qu’il émerge dans les systèmes quantiques quand on les étudie. L’une de ces expériences, dite du « choix retardé du photon », insiste sur le fait que le passé n’existe qu’à partir du moment où il est enregistré dans le présent. La même chose s’applique à toute superposition d’états quantiques : tant qu’une mesure n’a pas été faite, cette superposition continue à exister en tant qu’indétermination du passé. Si l’on fait le parallèle avec les coïncidences signifiantes, on peut dire qu’elles n’existent dans le passé qu’en tant que potentialités. Elles préexistent hors de l’espace-temps, et ne sont créées dans l’espace-temps qu’à partir du moment où on les conscientise.
Le psychisme d’un individu est la vague créée dans l’océan sous-jacent du champ de conscience universelle.
Lien entre conscience individuelle et conscience universelle
A la question : « Qu’est-ce que la réincarnation ? » un yogi à Bombay a répondu : « Regardez l’océan. C’est Dieu. Et chacun de nous est une vague qui nait de l’océan et retourne à l’océan. » Le psychisme d’un individu est la vague créée dans l’océan sous-jacent du champ de conscience universelle. Jung a distingué un champ propre à l’individu, contenant ses états conscients et inconscients, et un autre collectif, correspondant aux échanges conscients et inconscients entre les individus – ainsi qu’entre eux et l’inconscient collectif (qui contient les idées communes à l’humanité, les mythes, les archétypes). Mais ultimement, il n’y a qu’une seule conscience, qu’un seul champ universel, contenant les germes de toutes les formes possibles de subjectivité pouvant exister dans l’Univers.
Autres parallèles entre le fonctionnement du psychisme et les lois de la physique quantique.
Prenez ce dessin qui représente à la fois une vieille femme et une jeune femme. Les deux y sont, mais il est impossible de les voir en même temps. C’est ce qu’il se passe en physique quantique : le résultat d’une mesure y est toujours indéterminé. La seule chose que l’on puisse calculer, c’est la probabilité d’obtenir tel ou tel résultat. Quand vous regardez l’image des deux femmes, vous allez en voir une, mais il est impossible de savoir à l’avance laquelle. Le psychisme a lui aussi sa part d’indétermination.
SOURCE : INRESS
entretien avec François Martin, physicien, diplômé de l’École normale supérieure, docteur en sciences physiques.
Publié le 24/05/2021
Fixez bien cette œuvre de Salvador Dalí.
On voit un groupe de personnes sur un fond de style surréaliste.
Mais c'est aussi un portrait en premier plan de Voltaire : les 2 visages de femmes sont les yeux.
Que voyez-vous ?
Un tableau d'époque chantant l'amour, le bonheur, les sentiments ... …
ou bien un énorme crâne ?
Quel animal voyez-vous ? …
un canard qui regarde à gauche ?
… ou un lapin qui regarde à droite ?
On peut voir sur cette image
soit deux hommes de profil qui discutent face à face.
… ou alors un vase.