Le culte des Vierges Noires est antérieur au christianisme. Dans son ouvrage « Légendes de la Bresse et du Bugey », Collection du Mouton Bleu, Gabriel Gravier nous dit que les Vierges Noires sont des statues qui représenteraient tantôt la déesse égyptienne Isis dont le culte fut introduit en Gaule dès le premier siècle de notre ère, tantôt les divinités celtiques ou pré celtiques, tantôt des protectrices dont l'origine daterait de l'époque aurignacienne (25 à 30 000 ans avant J.-C.).
La plupart des statues ramenées d'Orient par les premiers croisés représentaient la déesse Isis et son fils Horus. On trouve dans toutes les régions de France des légendes qui relatent que le seigneur du pays, de retour de croisade, ramena une statue de la Vierge Noire et de l'enfant Jésus ; il la confiait en général à un moine ou à un ermite qui la plaçait alors en un lieu qui devenait dès lors un haut lieu marial.
Dans la tradition initiatique égyptienne, la déesse Isis représente la Terre et la fertilité. Osiris son frère et époux préside au royaume des morts, et Horus leur fils est le symbole du soleil levant et de la vie renouvelée. Certains textes décrivaient Isis vêtue d'un manteau noir et d'une robe en lin de couleur chatoyante qui se nuançait de l'éclat de l'albâtre, de l'or, du safran, de l'incarnat et de la rose. Elle avait les cheveux longs et épais ; une couronne de fleurs rattachait ses cheveux au sommet de sa tête. Isis symbolisait la nature, mère de toutes choses, maîtresse des éléments, souveraine des divinités. Elle était représentée par une femme à tête de vache ou par une femme cornue enserrant un globe lunaire. La Vierge Noire deviendra le symbole des eaux primordiales de la Terre ou soupe primitive.
Ces statues, placées jadis au fond des cryptes, lieux humides et ténébreux, symboles de la matrice, assuraient le lien entre la tradition païenne de la déesse-mère et la tradition chrétienne de la Sainte Vierge. La plupart des Vierges Noires se retrouvent près des anciens lieux de culte méga-lithiques et celtiques, des monastères bénédictins, cisterciens, et aux abords des anciennes commanderies templières ; elles perpétuent le culte à la déesse-mère. La déesse-mère, force vitale universelle, gardienne et dévoreuse des ténèbres, est le réceptacle des énergies de la Terre ; c'est Kali la Noire chez les Hindous, Isis chez les Égyptiens, Cybèle, déesse de la fécondité dont le culte est passé de Phrygie au monde gréco-romain au III° siècle avant J.-C., Diane déesse de la chasse, assimilée par les Romains à l'Artémis grecque, et Dana chez les Celtes, qui deviendra plus tard Anna ou Anne. A proximité ou sur les lieux mêmes où trônaient des Vierges Noires, on trouve de très nombreux lieux dédiés à sainte Anne, épouse de saint Joachim et mère de la Vierge Marie.
Les Vierges Noires placées dans les grottes ou les cryptes, sur de puissantes remontées d'énergie tellurique, trans-formaient, tout comme les menhirs, les énergies telluriques négatives, émettrices du vert négatif électrique, en énergies telluriques positives émettrices du vert positif magnétique. Les Vierges Noires ont toujours de très grandes mains aux doigts d'égale longueur car elles doivent capter les énergies telluriques et les renvoyer à ceux et celles qui sont prêts à les recevoir. Les Vierges Noires jalonnent les grands courants telluriques ; on les découvre aux abords des couvents bénédictins, des couvents cisterciens, des commanderies templières et sur les chemins qui mènent à Saint-Jacques de Compostelle
Les cryptes ou grottes sont les symboles de la faille tellurique, le principe négatif et féminin. Les déesses-mères, et plus tard les Vierges Noires, symbolisent la Terre-mère nourricière. La terre est la matrice que féconde l'esprit, principe positif et masculin.
De cette union naquit l'homme, être cosmo-tellurique. L'homme est cet esprit déchu dans la matière à trois dimensions qui cherche inlassablement à remonter vers la Lumière pour atteindre le monde de la quatrième dimension.
La quatrième dimension est la dimension de l'Esprit universel et du temps absolu. Les grottes sacrées sont l'objet de nombreuses légendes décrivant le cycle de la vie et de la mort.
Les hauts lieux vibratoires sont souvent devenus des hauts lieux spirituels. Dans ces lieux, en effet, la force tellurique est en équilibre parfait avec la force cosmique ; dès lors, l'âme peut s'élever encore plus haut dans le silence de la méditation.
Sources :
- Adolphe Landspurg, Sourciers et science traditionnelle (Guy Trédaniel Editeur).
- Denis Krieger : son site