Le secret de la concentration consiste à porter toute son énergie sur un point, c’est-à-dire accorder toute son attention à une seule chose.
On ne peut remplir notre conscience que d’une pensée à la fois. Ce que nous appelons « manquer de concentration » désigne l’incapacité de nos pensées à se porter pendant un certain temps sur une chose unique. Cette incapacité peut avoir des causes diverses: des associations d’idées qui s’imposent à nous, des émotions qui montent en nous quand nous évoquons quelque chose, une confusion intérieure, ou un simple manque d’intérêt. Vous pouvez entraîner et développer votre pouvoir de concentration. Nous pouvons comparer notre esprit à un muscle. Il devient chétif et nous ne l’utilisons pas suffisamment ou pas de la bonne façon. Il en va de même pour notre esprit. Peu de gens se servent de leurs facultés mentales et psychiques. Il existe toujours un mode d’emploi à lire avant d’utiliser une machine compliquée ou un outil. Seul l’instrument le plus complexe que nous connaissons n’en a pas: le cerveau humain. Et c’est pour cela que la plupart des humains pensent qu’ils doivent se satisfaire de la capacité naturelle de leur cerveau. Nous ne sommes pas seulement appelés à employer notre cerveau mais aussi à l’utiliser pleinement en développant ses facultés.
Un bon moyen pour augmenter votre pouvoir de concentration.
Si vous désirez augmenter votre pouvoir de concentration, vous devez apprendre à être fasciné par ce que vous faites. Nous nous concentrons volontiers sur une occupation qui nous fascine. Si vous adoptez une attitude mentale positive par rapport à vos devoirs et vos tâches, cela améliorera beaucoup votre pouvoir de concentration. Il est vraiment important de tout faire avec joie. Quand votre travail vous comble et que vous travaillez avec plaisir, le fruit de votre travail sera aussi satisfaisant. Toute activité professionnelle a des aspects fascinants qu’il vous faut seulement découvrir.
Si vous ressentez votre travail journalier comme une corvée, cela ne s’arrangera pas avec le temps. Votre insatisfaction grandira de jour en jour. Il est temps que vous changiez d’attitude mentale. Envisagez-le sous un autre angle, vous découvrirez sûrement des aspects qui vous fascineront. Vous pouvez considérer votre travail comme :
- Des vacances actives,
- Une méditation dynamique,
- Un moyen de vous épanouir,
- L’occasion d’étendre le champ de votre conscience,
- Un exercice de concentration,
- Un cadeau (puisque vous n’êtes pas au chômage).
Répétez l’affirmation suivante au cours de votre journée de travail :
« Je me repose en travaillant. Je me sens de plus en plus joyeux et dispos. »
Ci-dessous des exercices de concentration qui ont fait leur preuve. Testez-les et retenez celui qui vous convient le mieux :
l. Le point.
Vous arrivez mieux à fixer vos pensées sur le but final que vous désirez atteindre à l’aide d’un exercice qui est, entre autres, employé en yoga depuis fort longtemps et marche très bien.
Dessinez un point noir sur une feuille de papier et punaisez cette feuille sur un mur à hauteur des yeux. Asseyez-vous sur une chaise à deux mètres environ de ce point et regardez dans sa direction. Détendez-vous mais conservez votre colonne vertébrale droite.
Dirigez toute votre attention sur ce point noir. Restez détendu et regardez seulement la feuille de papier accrochée au mur. Fixez uniquement le point.
Dès qu’une pensée vous dérange ou que vous sentez des émotions monter en vous, reportez consciemment votre attention sur ce point. Peut-être pouvez-vous imaginer qu’un lien mental intense existe entre ce point de vue, comme un rayon de lumière. Tout ce qui vous vient à l’esprit, toute émotion qui monte en vous, se dirige vers ce rayon lumineux et y disparaît pour se transformer en concentration.
Vous pouvez augmenter votre pouvoir de concentration à l’aide de cet exercice. Pour qu’il marche bien, faites-le uniquement tant que vous êtes détendu, dès que vous sentez des tensions, arrêtez et recommencez à un autre moment de la journée. Le mieux serait de le faire dix minutes d’affilées. Recommencez-le jusqu’à ce que vous puissiez pleinement vous concentrer sur ce point. Aucune pensée n’aura à l’avenir la force de troubler votre concentration.
Les experts confirment que cet exercice améliore la concentration, élime des tensions mentales et psychologiques, et a des effets calmants et fortifiants. Cette méthode est donc conseillée à tout le monde comme exercice de méditation.
2. Lire lentement.
Prenez un texte quelconque et commencez à le lire. Ne survolez pas les phrases. Vous devez plutôt lire tous les mots, syllabe après syllabe, et les laisser résonner l’une après l’autre dans votre esprit. Laissez les lettres, les syllabes retentir en vous. Ne vous dépêchez pas, prenez de trois à cinq secondes pour fixer et lire un mot. Il est plus facile de lire à haute voix.
Votre intellect se révoltera probablement contre cette procédure, et vous serez très tenté de lire plus vite, par habitude. Mais continuez à suivre les indications précédentes. Vous constaterez au bout d’une minute à peu près, que vous vous sentez plus calme. Cet état s’améliorera et se stabilisera au bout de cinq minutes. Il sera très bénéfique à votre pouvoir de concentration.
3. Ouvrir les doigts.
L’exercice suivant repose sur un principe similaire à celui de l’exercice précédent. Posez votre poing fermé sur une table, devant vous, la paume de la main tournée vers le haut. Ouvrez lentement la main, un doigt après l’autre. Faites-le si lentement que l’on ne remarquera pas ce mouvement. Commencez par le pouce.
Si à un moment quelconque, un mouvement est visible, arrêtez, calmez-vous intérieurement et reprenez là où vous en étiez. Concentrez-vous sur la position de vos doigts. Quand votre main sera ouverte, faites la même chose en sens inverse, refermez très lentement votre poing.
4. Compter lentement.
Comptez lentement de un à cent. Concentrez-vous deux ou trois secondes sur chaque nombre avant de passer au suivant. Si des pensées vous traversent l’esprit en cours d’exercice, recommencez à compter en partant de un.
Ne vous découragez pas si, au début, vous arrivez péniblement à compter jusqu’à cinq ou dix. Plus vous arrivez loin dans votre énumération et meilleure est votre concentration. Si vous arrivez à compter jusqu’à vingt ou trente, sans penser à autre chose, vous avez déjà un bon pouvoir de concentration. Vous disposez d’une concentration étonnante si vous arrivez à compter jusqu’à cinquante, et si vous pouvez compter jusqu’à cent, votre concentration est parfaite.
5. Évoquer des souvenirs.
Si vous pensez ne pas disposer du temps nécessaire aux exercices précédents, essayez de tirer profit de toutes les occasions que vous rencontrerez dans la vie de tous les jours, pour entraîner votre pouvoir de concentration. Se souvenir en détails d’une vitrine devant laquelle vous êtes passé il y a quelque temps, ou évoquer le visage de quelqu’un que vous avez rencontré, développe votre concentration. Exercez-vous en vous remémorant une situation passée.
Si vous décidez d’évoquer le Visage de quelqu’un, vous devez pouvoir vous rappeler exactement de l’expression de ses yeux, de ses rides, de la forme exacte de ses sourcils, de l’aspect de ses dents et de ses autres caractéristiques. Si vous désirez utiliser une Vitrine pour vous exercer, essayez de vous souvenir de la couleur des éléments décoratifs, des sources de lumière, des étiquettes, et de l’ordre dans lequel les marchandises étaient présentées.
6. Fixez la racine du nez, des yeux.
Il s’agit ici d’une technique employée au cours des méditations orientales classiques. Les maîtres conseillent aux élèves de diriger les yeux, paupières fermées, en direction de la racine du nez. On doit le faire, les traits du visage tout à fait détendus. Les yogis disent que cette position oculaire empêche des pensées indésirables de troubler le cours d’une méditation.
7. Fermer les yeux.
Nous pouvons généralement mieux nous concentrer les yeux fermés. Mais il existe aussi des gens qui peuvent mieux le faire en gardant les yeux ouverts. Si c’est votre cas, tenez-en compte. Habituellement, il est conseillé de fermer les yeux pour éviter d’être dérangé par ce qui se passe à l’extérieur.
8. Le silence intérieur.
Le calme intérieur est le but de presque toutes les voies spirituelles. Les Européens, trop rationnels, y arrivent difficilement. Vous vous en apercevrez facilement quand vous essaierez de ne penser à rien et de ne ressentir aucune émotion. Vous n’y arriverez sans doute pas, ou pas longtemps. Les maîtres du zen comparent nos pensées à une horde déchaînée de singes sauvages.
Nous croyons, à tort, être livrés pieds et poings liés aux pensées qui nous passent par la tête. Beaucoup pensent ne pouvoir exercer aucune influence sur leur esprit, puisque les pensées et les sentiments, apparaissent et disparaissent involontairement. Le contrôle de la pensée est uniquement une question d’exercice. Qui n’a jamais essayé de discipliner systématiquement son esprit ne doit pas s’étonner si le chaos règne dans sa tête, et dans sa vie émotionnelle.
Faire le vide en soi est un exercice de concentration par excellence. Je vous conseille de l’essayer plusieurs fois par jour. Que vous vous trouviez dans le métro, le bus, ou que vous fassiez une pause café au cours de votre journée de travail, essayez de maîtriser vos pensées.
Pour y arriver, respectez le premier principe suivant : Ne résistez pas à vos pensées et à vos émotions. Il est inutile de leur intimer de disparaître. Vous pouvez, par contre, vous retirer mentalement en vous-même. Acceptez vos émotions et vos pensées mais n’y accordez aucune importance, laissez-les aussi facilement disparaître qu’elles sont apparues.
Vous pouvez imaginer que vous sortez de vous. Pensez que vous vous trouvez à deux pas de votre corps et observez votre esprit « de l’extérieur ». Vous vous apercevrez que votre moi Véritable ne dépend pas des émotions qui vous agitent momentanément mais que le centre de votre personnalité existe indépendamment de l’activité de votre esprit.
Une autre image peut vous aider à atteindre cet état de calme intérieur. Vous regardez à l’intérieur de votre tête, comme si vous vous trouviez au-dessus de vous. Regardez comment votre cerveau fonctionne, on dirait une mécanique, une horloge. Vous entendez les déclics, les bourdonnements de cette mécanique. Manœuvrez mentalement la manette qui en commande la mise en route et amenez-la sur le stop. Observez mentalement comment les rouages de cette mécanique se ralentissent, pour finalement s’immobiliser. Le calme que vous souhaitiez s’installe en vous à ce moment là.
En yoga, et dans beaucoup de méditations orientales, on compare ses pensées à des nuages qui passent dans le ciel. Vous voyez ces nuages mais vous ne les saisissez pas, vous vous contentez de les laisser lentement passer. Si un nuage est particulièrement tenace, vous lui dites mentalement : « Pas maintenant, je viendrais te retrouver un peu plus tard. » Rien n’a d’importance, seul le vide de l’esprit compte.
Vous pouvez vous imaginer que, muni d’une grosse gomme, vous effacez les émotions et les pensées qui vous dérangent.
Quand vous vous retirez en vous de cette façon, vous sentez la force, vous faites parti de cette force universelle. Vous devenez un élément de cette force parce que vous avez laissé derrière vous tout ce qui est inutile. Vous sentez ce que c’est quand le moi, l’individu isolé s’efface.
Servez-vous des bruits environnants pour approfondir votre concentration.
Si des bruits vous dérangent pendant vos séances, vous pouvez opter pour l’une des deux réactions suivantes :
Ou vous expliquez aux autres personnes qui partagent votre appartement ou votre maison que vous souhaitez ne pas être dérangé au cours de vos séances de méditation.
Ou vous vous répétez, dès que vous êtes détendu, la formule suivante: « Chaque bruit approfondit ma concentration et me permet de voir mon objectif plus clairement. »
Utilisez les bruits environnants comme des interrupteurs qui déclenchent en vous une concentration plus profonde. Ne vous opposez pas à eux. Laissez-les vous traverser. Ne leur résistez pas intérieurement. Vous arriverez bientôt à vous retirer si profondément en vous que rien, ni personne ne pourra vous déranger.
SOURCE : Méthode de training mental par le Pr Kurt TEPPERWEIN
Ed Christian H. GODEFROY. 1988