En plus de recharger nos batteries, dormir augmente les performances de notre corps et le maintien en bonne santé.
Si l’être humain s’abandonne tous les jours au sommeil comme la plupart des animaux, ce n’est certainement pas s un hasard. Il s’agit d’un besoin vital comme boire ou manger. Une étude américaine a montré que si l’on empêchait des rats de dormir, ils mouraient en moins d’un mois. Chez l’être humain, l’insomnie fatale familiale (une maladie génétique extrêmement rare qui empêche totalement de s’assoupir) entraîne invariablement la mort. Pourquoi ? Les scientifiques ne le savent pas encore. Cependant, depuis une vingtaine d’années, leurs recherchent révèlent quelques unes des fonctions essentielles du sommeil. Pendant la nuit, ce dernier régule, régénère et renforce notre corps. Sans compter qu’il offre une réelle cure de jouvence à notre cerveau. De quoi doper nos performances physiques et intellectuelles
Cicatriser plus vite.
D'importantes quantités d'hormone de croissance sont libérées dans le sang pendant le sommeil et stimulent la multiplication des cellules.
Conséquences : les os se développent chez l'enfant et se consolident chez l'adulte, les plaies cicatrisent plus vite et les muscles se renforcent.
Garder la ligne.
Équilibre hormonal et rythme de sommeil sont fortement liés : si nous manquons de sommeil, nos hormones perdent le nord !
Notamment celles qui régulent l'appétit. Une nuit trop courte diminue la concentration de leptine (l'hormone de la satiété) dans le sang. En parallèle, elle augmente le taux de ghréline, qui stimule l'appétit. Résultat : ces signaux nous incitent à manger gras et sucré. Une étude récente montre qu'après une mauvaise nuit nous avalons en moyenne l'équivalent d'un repas supplémentaire. Des adultes qui dorment régulièrement moins de six heures ont un risque deux fois plus élevé de devenir obèses.
Diminuer les risques de diabète.
Passer suffisamment de temps au lit contribue à la production d'insuline, une hormone fabriquée dans le pancréas qui favorise l'absorption du glucose.
À l'inverse, plusieurs nuits trop courtes font chuter la production d'insuline de 30%, avec pour conséquence une augmentation du taux de sucre dans le sang. Un chamboulement qui peut déclencher un diabète ou l'aggraver.
Booster la fertilité.
C'est prouvé, les femmes dont le sommeil est perturbé subissent davantage de fausses couches. Chez l'homme, une étude récente montre que dormir trop (plus de neuf heures) ou trop peu (moins de six heures) diminue les chances de procréer de 42 %.
Le taux de testostérone serait en effet optimal après huit heures de sommeil. Des travaux antérieurs avaient déjà montré que les spermatozoïdes étaient plus petits et moins nombreux chez les hommes souffrant de troubles du sommeil.
Mieux résister aux maladies.
Une bonne nuit permet de produire des anticorps et des cellules immunitaires (globules blancs) performants et en quantité, ce qui aide à combattre les infections.
Bien dormir après une vaccination en favorise l'efficacité : les sujets ayant bénéficié d'un bon sommeil sont mieux immunisés que les autres. Par ailleurs, une nuit trop courte (moins de six heures) multiplie par quatre le risque d'attraper un rhume.
Limiter les risques de cancer.
Le manque chronique de sommeil (chez les infirmières de nuit. Par exemple) est un facteur probable de cancer du sein, même si ce n'est pas le seul. Le travail de nuit est d'ailleurs classé comme «probablement cancérogène » par le Centre international de recherche sur le cancer.
L’apnée du sommeil – trouble provoqué par l’obstruction de la gorge par la langue – multiplie, elle par cinq les risques de mourir d’un cancer. Les scientifiques pensent que la perturbation de notre horloge biologique pourrait entraîner une division incontrôlée de nos cellules.
Doper la bonne humeur.
Dormir suffisamment aide à limiter la production de cortisol et d'adrénaline, des hormones du stress. De plus, certains neurotransmetteurs (des molécules qui agissent sur les neurones), impliqués dans le contrôle de l'endormissement et de l'éveil, interviennent aussi dans la gestion des émotions : voilà pourquoi notre humeur joue au yo-yo lorsque notre rythme nocturne est chamboulé. Et si le phénomène se répète trop souvent, l'anxiété (voire la dépression) menace.
Un insomniaque chronique est ainsi quatre fois plus exposé au risque de dépression qu'un bon dormeur.
Améliorer les performances intellectuelles.
Pendant que nous dormons, le cerveau fabrique des réserves énergétiques (des molécules qui alimenteront l'activité de ses cellules dans la journée). Il évacue aussi les déchets produits la veille : durant l'éveil, les zones activées accumulent en effet des toxines - des résidus parfois toxiques issus de leur activité. Pendant la nuit, le liquide céphalo-rachidien dans lequel baigne le cerveau passe entre les cellules pour évacuer ces substances. Sans ce plein d'énergie et cette vidange des toxines, les performances intellectuelles (concentration, prise de décision, raisonnement...) sont en berne. Un manque de sommeil chronique pourrait même favoriser les maladies neuro dégénératives comme Alzheimer.
Prévenir les maladies cardio-vasculaires.
Dormir est bon pour le cœur et les artères: les risques d'infarctus, d'hypertension artérielle et d'accident vasculaire cérébral sont moins importants quand le repos nocturne est de plus de six heures. En effet, l'exposition à la lumière lors de nuits trop courtes perturbe notre horloge interne : la pression artérielle ne diminue pas suffisamment et le stress engendré est tel qu'il met notre système cardio-vasculaire à rude épreuve.
Même si les chercheurs ne savent pas précisément quels mécanismes sont alors en jeu.
Avoir bonne mine.
Véritable secret de beauté, le sommeil favorise la production d’hormones de croissance, ce qui permet à la peau de se régénérer et stimule la production de collagène.
Résultat : vous avez meilleure mine ! Sans compter qu’une bonne nuit améliore la micro circulation, notamment sous les yeux, ce qui limite l’apparition des cernes.
Mieux mémoriser.
Souvenirs, connaissances et mémoire des gestes, qui sont stockés dans l'hippocampe pendant la journée, sont consolidés dans le cortex cérébral durant le sommeil : les neurones s'y multiplient et de nouvelles connexions se forment entre eux pour constituer la mémoire à long terme. Dormir juste après un apprentissage améliorerait ainsi de 30 % sa mémorisation.
Le cerveau profite aussi du repos pour faire le tri des acquis : il supprime certaines connexions neuronales, effaçant ainsi les informations les moins importantes.
SOURCE :/ magasine "ça m'intéresse", mars 2017
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