Le docteur René Peoc’h a mené une enquête originale et passionnante comme thèse de fin d’études : la réactivité d’un mini robot à l’influence de l’esprit. Une plongée peu commune dans les neurones d’un poussin…
Quel est le rapport entre la conscience et le monde extérieur ?
Dépasse-t-elle le corps physique ? C’est ce qu’a voulu étudier le docteur René Peoc’h à la fin de son doctorat. Partant de l’hypothèse que le hasard peut être influencé et pourquoi pas par l’esprit, le docteur Peoc’h a mené l’expérience suivante : il a fait « adopter » un robot par des poussins. Lorsqu’un poussin naît, il s’habitue à un être, en général sa mère poule, et la suit partout, réclamant sa présence. C’est « la théorie de l’empreinte » de Konrad Lorenz, qui détermine la prévalence de l’attachement du petit à un autre objet en mouvement, quel qu’il soit. Le docteur Peoc’h a donc utilisé un petit robot (baptisé « générateur numérique aléatoire ») se déplaçant au gré du « hasard » et marquant ses mouvements sur une feuille. Il est constitué d’un complexe électronique qui émet des combinaisons de chiffres appelées « bruits blancs », de manière aléatoire et produisant des électrons et des chiffres traduits en mouvements et en distances de rotation.
En plaçant chaque jour le robot et le poussin ensemble pendant quelques heures, l’adoption fonctionne. Le poussin considère alors le robot comme son « objet d’amour » prévalent et il le suit partout en réclamant sa présence, indispensable à sa survie.
Ensuite le docteur « retourne » l’expérience et place le poussin dans une cage transparente, afin d’observer les déplacements du robot. Va-t-il continuer ses déplacements aléatoires, sans tenir compte du poussin ? Normalement, les tracés sur la feuille témoin sont totalement anarchiques, soumis au hasard. Mais étonnamment, en présence du poussin, le robot se dirige vers la cage de manière bien plus fréquente que lorsque le poussin n’y est pas. Sur des centaines d’observations, il est notable que le robot est influencé par la présence du poussin. Il va vers la cage pour le rejoindre, de manière significative, alors qu’il se déplace aléatoirement en son absence. À l’inverse, lorsque le poussin a déjà « une mère poule », il n’est alors pas intéressé par le robot qui, du coup, se déplace aléatoirement, sans en tenir compte.
Le poussin influencerait-il le robot ?
L’esprit peut il influencer la matière ?
Quatre ans, 2 500 poussins et 600 expériences plus tard, les tracés en moyenne sont significatifs, se déplaçant 2,5 fois plus souvent vers la cage. « C’est le conditionnement opéré sur le poussin qui est responsable de la différence de trajectoire du robot », conclut le scientifique. Pour le docteur Peoc’h, c’est une certitude, l’esprit influence la matière, même si pour le moment on ne peut pas expliquer le phénomène. Mais la parapsychologie, l’invisible, l’immatériel comme la pensée, ne peuvent être constatés facilement, et les recherches en « psychophysique » restent trop rares en France, comme le déplore le docteur Peoc’h. Sa thèse, qui date de 1986, n’a été ni dépassée ni mise à jour, même si elle reste une référence en la matière.
Preuve que les recherches sur le sujet restent timorées.
SOURCE : Inexploré INREES
Sur ce site :