Contrairement aux animaux, un arbre ne peut se déplacer. S'il manque d'eau, il doit résister sur place et donc pour survivre, il a développé de prodigieuses capacités d'adaptation.
Il ne faut pas oublier que ces arbres sont apparus il y a environ 380-385 millions d'années...
Pour mémoire, l'homme est présent depuis environ 300 000 ans "seulement".
Même s'ils paraissent isolés les uns des autres, les arbres d'un même bosquet sont en réalité reliés par un immense réseau souterrain. Celui de leurs racines bien sûr, qui se croisent et fusionnent, y compris entre individus d'espèces différentes, mais aussi via les mycorhizes. Ces minuscules filaments de champignons forment en effet un important maillage de communication entre les racines d'une forêt.
La fonction de ce système a souvent été exagérée, comme le précise une publication scientifique parue en février dernier. Oui, les réseaux de mycorhizes permettent un échange de nutriments d'un arbre à un autre, mais pas au point que l'on puisse envisager la forêt comme un «super-organisme» ou de parler d'entraide entre les arbres.
De même, certaines plantes potagères peuvent informer leurs congénères, via les mycorhizes, de l'attaque d'un herbivore, mais cela n'a pas encore été démontré à l'échelle d'un arbre. Un autre type de communication a cependant été mis en évidence plus clairement : les composés organiques volatils. Une feuille attaquée par un herbivore va alerter les feuilles voisines - voire les arbres voisins - en produisant, par exemple, des tanins toxiques.
Et pourtant....
Thomas Brail dans son ouvrage "L'homme qui sauvait les arbres" évoque durant son séjour de près d'un mois dans un arbre afin de le sauver des tronçonneuses. Il écrit (page 56) : "quand je suis dans la forêt, moi, je sens la présence des arbres, charnellement, je leur parle en silence, je sais qu'ils échangent avec moi, [...]Et tout en haut, au creux des branches, quand on y monte, on se sent ivre de sérénité, presque en apesanteur, à l'abri de tout, c'est un sentiment de protection incomparable..."
Ce séjour dans l'arbre n'a sans doute pas était suffisamment long pour établir un lien intime avec l'arbre....
... Quant à Julia Butterfly Hill, elle est restée perchée sur une plateforme à 55 m du sol pendant 738 jours afin de sauver les séquoias de Californie du comté de Stafford.
Durant ces deux années, elle a tissé un lien très intime avec Luna, le nom donné à cet arbre, symbole de la lutte contre une entreprise forestière décidée à abattre ces vénérables de 100 ans.
Luna, comme son nom l'indique est d'essence yin.
Étonnant pour UN séquoia, non.
Il est à remarquer qu'en français tous les arbres sont du genre masculin (yang) alors qu'en allemand, sauf les fruitiers, tous les arbres sont du genre féminin (yin).
Je vous propose l'expérience suivante :
"cueillez" avec votre main gauche l'aura d'un arbre, avancez lentement vers le tronc en partant d'une distance de 40-50 cm. Déplacez lentement votre main, faites de petits allez-retours et sentez si vous vous heurtez à une résistance un peu plus forte (yang) ou si vous pouvez progresser comme dans de l'ouate, du coton (yin). Ces sensations sont très subtiles, il est possible de ne pas les éprouver de suite. Recommencez sans vous mettre de pression.
Au préalable, n'oubliez pas de demander l'accord de l'arbre. On ne "papouille" pas sans autorisation !
SOURCES :
- ça m'intéresse n° 507, mai 2023
- Thomas Brail, l'homme qui sauvait les arbres. Ed Arthaud 2022
- Arte, la série sur les arbres, les remarquables, les nourriciers, les vénérables, etc...
- Wikipédia
- GNSA Groupe National de Surveillance des Arbres (association loi 1901)
Sur ce site :
- L'arbre et la géobiologie
- Les arbres, coopération
- Le chêne et son voisin
- Arbres, suite
- Les étonnantes facultés des arbres
- La forêt qui cache l'arbre
- Vivez l'arbre, exemples de connexion
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